chanel eva mcfear ;

Il était temps que je sorte un peu de chez moi, que je prenne l'air. En effet, cela faisait plusieurs heures - voir une matinée - que j'étais plongé dans les cartons pour les déballer, les ranger. J'en avais ma claque, il fallait le dire, mais je n'aimais pas tout ce désordre. Et en y pensant, mon attitude de maniaque n'aidait en rien. Enfin bon, après quelques minutes que je m'accordais pour souffler, je me rendais vite compte qu'il était midi et aussi que j'avais faim. Je caressais mon ventre qui gargouillait, portant mes deux mains sur ce ventre qui était rond comme un ballon de football et lui donnait une tendre caresse en souriant. Puis j'avançais vers la cuisine, ne me souvenant plus ce que j'avais dans mon frigo. Et c'est en soupirant que je constatais que j'avais juste assez pour manger ce midi. Alors je préparais avec quelques mets - qui s'étaient auparavant battus en duel dans le frigo - un plat simple que j'avalais a une vitesse affolante. C'est quand je trouvais mon assiette vide, sans aucune miette que je me décidais d'aller boire un coup, enfin façon de dire. Je savais bien que l'alcool était nocif pour le bébé. Mais je parlais plutôt d'un petit verre de sirop ou autre dans le bar le plus proche. Un, cela me permettrait de bouger un peu. Deux, de découvrir un peu la ville. J'enfilais sur moi un manteau assez douillet et chaud, je me permettais de mettre une écharpe avant de mettre des bottes fourrées. Je devais être fraîche comme ça ! Mais tant pis, avec le temps hivernal, ajouté a la saison, il faisait un froid de canard dehors. Surtout que j'allais a la recherche d'un bar à pied. Prenant mon sac en main, je partis donc à sa recherche. Je me doutais bien qu'il n'y aurait pas de panneaux indiquant des cafés, mais peut-être que par une chance venant de je ne sais où, je trouverais le plus proche. Et comme bien sur, je n'avais pas beaucoup de chance ce matin-là, le vent jouait contre moi, me soufflant dessus comme une vulnérable branche dans une tempête. Cette métaphore me fit rire, mais je me vis soudainement surprise par une pluie glaciale, me réduisant à courir sous la pluie. Je me hâtais, étant heureuse de ne pas avoir mis de talon en ce jour. Je vis alors une enseigne lumineuse, sur un batiment qui paraissait un peu moins vieux que les autres, mais dont la couleur des murs laissait à croire que la bâtisse n'était pas toute jeune. Mais ce ferait l'affaire et j'y entrais, priant pour que personne ne soit derrière, auquel cas je lui aurais surement défoncé le nez, ce que je ne voulais nullement. J'entrais, ayant les cheveux ainsi que mon manteau mouillé. Mais qu'importe, j'avais trouvé grâce à ce maudit temps ce que je voulais, un bar. Je m'installais tranquillement, et attendit qu'un serveur vint à ma rencontre, mais j'avais la nette impression qu'il ne se pressait pas beaucoup, discutant avec une personne.